Make.org, Sciences Po, Sorbonne-CNRS se sont associés pour monter le programme de recherche “Communs Démocratiques” qui a pour ambition d’utiliser le potentiel de l’IA générative (voir partie 1) afin de préserver et renforcer la démocratie. En effet, face à une crise de confiance inédite envers les institutions démocratiques, une guerre informationnelle d’une intensité sans précédent, et l’émergence de l’IA générative, la démocratie est remise en cause dans ses fondements et dans ses processus. C’est ainsi que le programme de recherche Communs Démocratiques a pour ambition de maximiser l’effet positif de l’IA sur les processus démocratiques tout en en maîtrisant les effets négatifs.
Concrètement, ce programme va réunir plus de 50 chercheurs et ingénieurs sur 2 ans. Il a pour objectif de développer et de diffuser en open source un cadre conceptuel détaillé pour l’application des principes démocratiques aux principales utilisations de l’IA, un modèle d’évaluation des biais des LLM par rapport à ce cadre, des LLM corrigés de ces biais ainsi que des plateformes de participation citoyenne conformes à ces principes. La diffusion de ces Communs Démocratiques permettra aux scientifiques du monde entier, ainsi qu’aux acteurs de la démocratie et aux institutions publiques elles-mêmes, de bénéficier d’outils et des connaissances acquises pour tirer le meilleur parti de l’IA pour des usages démocratiques.
Pour délivrer ces communs, le consortium Make.org, SciencesPo et Sorbonne-CNRS propose une démarche de recherche innovante où les recherches académiques de SciencesPo et Sorbonne-CNRS seront nourries en permanence de données réelles issues des plateformes Make.org. Autre spécificité, le programme est nativement pluridisciplinaire et vise à mêler une expertise accrue en data science avec une forte expertise en sciences sociales. Il sera en cela appuyé par six partenaires experts de réputation mondiale : Hugging Face, Berkman Klein center, Aspen institute, Mozilla.ai, Project liberty institute et le Genci. Le consortium a également souhaité faire encadrer ses travaux par un Conseil Scientifique de Supervision composé de sommités mondialement reconnues dans leur domaine de recherche : Yochai Benkler (Berkman Klein center), Hélène Landemore (Yale), Karine Perset (OECD.ai), Asma Mhalla (Columbia), Raja Chatila (Sorbonne) et Djamé Seddah (Inria).
Les impacts attendus du projet sont significatifs tant sur le plan sociétal que technologique. Ils comprennent l’enrichissement des interactions citoyennes avec les institutions démocratiques, la mise en place de LLM au service de la démocratie, et la contribution à la souveraineté technologique en développant des compétences et des ressources IA au niveau national et européen. Le projet envisage également des retombées économiques importantes, notamment pour Make.org, grâce au développement commercial de nouvelles plateformes et services issus de la recherche.
En résumé, “Communs Démocratiques” est un programme de recherche déterminant pour que l’IA générative contribue radicalement au renforcement et à la pérennité de la démocratie. C’est également un programme déterminant pour que les futures générations d’IA puissent, grâce au cadre conceptuel posé, être nativement compatibles avec des usages démocratiques. Enfin, c’est le projet de référence mondial conçu et mis en œuvre en France sur IA et démocratie.